Est-ce un symbole? La première édition du Prix Camera Clara récompensait un travail qui contient toute la philosophie de notre entreprise: Entre présence et absence d’Yveline Loiseur montre, avec une rare sobriété, la lente course du temps qu’exemplifie l’apparente immobilité des lits de l’Hotel-Dieu de Charlieu, aujourd’hui Musée hospitalier.
Les prises de vue, fixes, enregistrent ces petits dispositifs théâtraux que forment les drapés blancs qui isolent les lits et se relient aux draps immaculés qui les recouvrent. Chambre claire dans laquelle la lumière naturelle joue durant le temps de la pose d’une dizaine de minutes: voilà le temps nu de la lumière qui vient se peindre dans l’absence des corps.
L’espace patrimonial de l’hôpital (de l’hospitalité) conserve ici le souvenir du temps, mais aussi de la mémoire de ceux qui ont vu leur vie se ralentir. La chambre photographique devient l’instance de l’apaisement de la douleur.
Les patients, voilà un terme qui résume admirablement le ralentissement des existences et le temps du rêve comme de la réflexion. Minimalistes, les lits drapés par Yveline Loiseur forment une série en apparence répétitive, mais qui surprend le spectateur dont le regard s’attarde, compare, circule, médite à son tour.
Les plis impeccables des draps sont ceux que l’on connaît dans la peinture des nappes des natures mortes de la peinture flamande, que l’on appelle plus justement en anglais, « still life » : des vies immobiles.
D’abord négatifs, puis tirages en positifs, ces images de chambres de lumière existent après être passées dans la chambre obscure du laboratoire: c’est le cycle du jour et de la nuit, celui de la vie. La chambre photographique devient l’instrument d’une résurrection.
Michel Poivert
Les prises de vue, fixes, enregistrent ces petits dispositifs théâtraux que forment les drapés blancs qui isolent les lits et se relient aux draps immaculés qui les recouvrent. Chambre claire dans laquelle la lumière naturelle joue durant le temps de la pose d’une dizaine de minutes: voilà le temps nu de la lumière qui vient se peindre dans l’absence des corps.
L’espace patrimonial de l’hôpital (de l’hospitalité) conserve ici le souvenir du temps, mais aussi de la mémoire de ceux qui ont vu leur vie se ralentir. La chambre photographique devient l’instance de l’apaisement de la douleur.
Les patients, voilà un terme qui résume admirablement le ralentissement des existences et le temps du rêve comme de la réflexion. Minimalistes, les lits drapés par Yveline Loiseur forment une série en apparence répétitive, mais qui surprend le spectateur dont le regard s’attarde, compare, circule, médite à son tour.
Les plis impeccables des draps sont ceux que l’on connaît dans la peinture des nappes des natures mortes de la peinture flamande, que l’on appelle plus justement en anglais, « still life » : des vies immobiles.
D’abord négatifs, puis tirages en positifs, ces images de chambres de lumière existent après être passées dans la chambre obscure du laboratoire: c’est le cycle du jour et de la nuit, celui de la vie. La chambre photographique devient l’instrument d’une résurrection.
Michel Poivert